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Photo du rédacteurLucienne

Quand tu seras vieille, William Butler Yeats

Traduction personnelle


Illustration de couverture par Jan Griffier


Quand tu seras vieille et grise, assise près du feu,

Presque endormie déjà, prends ce livre. Penche la tête

Et lis sans te hâter, et rêve à la douceur de tes yeux

D’autrefois, à la profondeur de leurs ombres secrètes.



Nombreux sont ceux, alors, qui ont aimé ta grâce radieuse,

Et ont célébré ta beauté, par un amour feint ou vrai.

Mais un seul homme aima ton âme promeneuse,

Et ton visage, quand même le chagrin en déguisait les traits.



Penche-toi à présent, au dessus des braises rougeoyantes,

Rappelle-toi tristement comment l’Amour s’en est allé.

Arpentant les hautes montagnes, dans sa course fuyante,

Il est parti là-bas, se blottir dans le ciel étoilé.




When you are old


When you are old and grey and full of sleep,

And nodding by the fire, take down this book,

And slowly read, and dream of the soft look

Your eyes had once, and of their shadows deep ;


How many loved your moments of glad grace,

And loved your beauty with love false or true,

But one man loved the pilgrim soul in you,

And loved the sorrows of your changing face ;


And bending down beside the glowing bars,

Murmur, a little sadly, how Love fled

And paced upon the mountains overhead

And hid his face amid a crowd of stars.

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