Tout a commencé, non pas sur une petite route de campagne, mais par l’emprunt d’un livre, à la bibliothèque municipale de Vierzon, pris au hasard sur une étagère... La couverture m’avait attirée. Enfances, dans la collection Autrement. Le livre parlait d’auteurs victoriens et edwardiens, de leur rapport à l’enfance, et décrivait comment c’est par le conte de fées qu’ils avaient exorcisé les souffrances de leur vie personnelle.
Pour la première fois, j’entendais parler, non seulement de Lewis Carroll, mais également de Charles Kinsley ou Kenneth Grahame. J’ai tenté de trouver sur internet la traduction de The Water-Babies de Charles Kingsley. Et j’ai découvert que l’œuvre n’avait jamais été traduite. J’ai donc construit le projet de le faire moi-même, simplement pour le plaisir de la découverte. Beaucoup d’autres lectures ont suivi, puis ce fut l’émerveillement devant les illustrateurs de ces œuvres, dits « de l’âge d’or », tels qu'Arthur Rackham.
L’époque victorienne est celle de la fin d’un monde, le monde pré-industriel, celui des fées, des villages et des traditions. C'est l’avènement de l’économie moderne, avec le lot de ruptures et de deuils que cela implique. Dans les contes de fées écrits à cette époque, on retrouve à la fois une grande lucidité face aux travers des sociétés humaines, un immense chagrin pour la perte du monde ancien, mais aussi un certain détachement quant au fait que finalement, ce qui doit être sera, et que telle est la destinée des hommes.
C’est pour cela que j’aime tant les contes de l’Angleterre victorienne, et que je tente de les faire découvrir aux lecteurs curieux, grâce à des traductions inédites.
Mais ce site a également vocation à rassembler tous les contes de fées que j’ai aimés, et qui ont nourri ma propre enfance. Peut-être que certains lecteurs y découvriront un artiste qui leur était inconnu, une histoire qui leur plaira, ou tout simplement, quelques moments d’oubli et de dépaysement.