Le recueil Old Christmas est une série de cinq nouvelles de Washington Irving, auteur rendu célèbre par “La Légende de Sleepy Hollow, le cavalier sans tête”.
Christmas, par James Clark (1858-1943)
Vivez un Noël de la plus pure tradition, dans l’Angleterre de la fin du XVIIIe siècle : voyage en diligence, festivités et banquets traditionnels, grande messe chantée de Noël… On doit ces nouvelles à Washington Irving, auteur rendu célèbre par “La Légende de Sleepy Hollow, le cavalier sans tête”. Le recueil Old Christmas est paru en 1819.
Le texte, émouvant et adressé à toute la famille, petits et grands, est agrémenté de nombreuses illustrations de Cecil Aldin, Charles Edmund Brock et de Randolph Caldecott.
Les conversations, les superstitions et les légendes populaires, tout comme le jeu de colin-maillard et la grande mascarade de Noël, ainsi que les péripéties pleines de la chorale, sont racontés avec beaucoup d’humour, et les personnages présentés sont hauts en couleur…
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Présentation et extraits des cinq nouvelles :
Noël
Dans “Christmas”, l’auteur nous expose son point de vue au sujet des anciennes traditions de Noël. Il déplore qu’elles soient aujourd’hui, pour beaucoup, tombées en désuétude.
« C’est aussi une charmante chose que cette fête, qui rappelle la proclamation de la religion de paix et d’amour, ait été choisie pour rassembler les membres d’une famille, resserrer encore ces liens qui unissent les cœurs frères, et que les préoccupations, les plaisirs et les chagrins du monde travaillent sans cesse à dénouer ; pour rappeler tous les enfants d’une même famille, qui se sont élancés dans la vie, et qui, séparés, errent au loin, et les réunir une fois encore autour du foyer paternel, ce lieu de ralliement des affections, afin qu’ils redeviennent jeunes et aimants au milieu des souvenirs attendrissants de l’enfance. »
La diligence
Dans “The stage-coach”, le narrateur nous raconte le voyage en diligence qui, la veille de Noël, permettait aux membres d’une même famille de se retrouver. Il nous détaille les paysages, ainsi que les autres voyageurs, et parle des préparatifs des Noëls d’autrefois. Il est ensuite invité par un certain Frank Bracebridge à le rejoindre dans la propriété de son père, pour célébrer Noël à l'ancienne.
« La diligence (…) était en outre chargée de bourriches de gibier, de paniers et de boîtes de friandises, et des lièvres pendaient, balançant leurs longues oreilles autour du siège du cocher, présents d’amis éloignés pour la fête qui se préparait. »
« Peut-être aussi l’approche de la fête avait-elle répandu sur le pays une animation extraordinaire, car il me sembla que chacun avait le regard bon et le cœur joyeux. (..) Les boutiques d’épiciers, de bouchers et de fruitiers étaient assiégées par les chalands. Les ménagères couraient affairées çà et là, mettaient leur logis en ordre ; et les branches de houx, avec leurs baies d’un rouge brillant, commençaient à paraître aux croisées. »
La nuit de Noël
“Christmas eve” débute avec l’arrivé avec l’arrivée du narrateur et de son ami à Bracebridge Hall, la découverte de la demeure et de son parc. S’en suivent les festivités traditionnelles de la nuit de Noël : d’une part les libertés accordées à la domesticité, et d’autre part le dîner, la musique et la danse offerts aux membres de la famille et à leurs invités par le maître de maison, M. Bracebridge. Dans cet épisode, on découvre des personnages hauts en couleur…
« La gaieté de la compagnie était singulièrement excitée par les saillies d’un personnage excentrique auquel M. Bracebridge adressait toujours la bizarre appellation de maître Simon… »
« La danse, comme la plupart des danses après souper, fut joyeuse : quelques personnes âgées s’y joignirent, et le Squire lui-même y figura plusieurs fois avec une partenaire en compagnie de laquelle il affirmait avoir, à chaque fête de Noël, dansé pendant près d’un demi-siècle. Maître Simon, qui semblait être une espèce de trait d’union entre les temps anciens et les temps modernes (...), s’efforçait de s’attirer des éloges au moyen des ailes de pigeon, du rigodon, et autres grâces de l’ancienne école. »
Le jour de Noël
“Christmas day” décrit la tradition des matins de Noël : la joie des enfants, le service dans la petite chapelle du château, le déjeuner, la promenade avec les chiens sur la propriété, la messe de Noël à l’église du village, ainsi que les péripéties pleines d’humour de la chorale…
« Un domestique parut pour m’inviter aux prières en famille. Il me guida vers une petite chapelle située dans l’aile vieille de la maison, où je trouvai la plus grande partie de la famille déjà rassemblée dans une espèce de galerie garnie de coussins, de carreaux et de gros livres de prières. »
« Le service ordinaire du chœur (…) se fit passablement en somme ; mais la grande épreuve était une antienne qui avait été préparée, arrangée par maître Simon, et sur laquelle il avait fondé de grandes espérances… »
Le dîner de Noël
Dans “The Christmas diner”, le narrateur observe tout d’abord la décoration de la salle, et étudie la physionomie des invités. Puis il nous relate la succession des plats et des boissons, trouvant tous leur origine dans les traditions des Noëls d’autrefois. Les conversations, les superstitions et les légendes populaires, tout comme le jeu de colin-maillard et la grande mascarade de Noël, sont racontés avec beaucoup d’humour.
« La table était littéralement chargée de bonne chère, et offrait un abrégé de l’abondance rustique, car c’est l’époque où regorgent les garde-manger. (…) Je ne pus cependant m’empêcher de me préoccuper d’un pâté magnifiquement décoré de plumes de paon, en imitation de la queue de cet oiseau, qui couvrait une étendue considérable de la table… »
« Quand les dames se furent retirées, la conversation, comme d’habitude, devint encore plus animée. Nombre de bonnes choses furent alors débitées qu’on avait pensées durant le dîner, mais qui ne convenaient pas précisément à l’oreille d’une femme… »
« L’effigie du croisé, qui reposait sur sa tombe, à l’église, auprès de l’autel, passait pour se lever de la tombe et se promener autour du cimetière dans les nuits orageuses… »
Et Washington Irving de conclure ainsi son récit :
« Si je puis, par une heureuse chance, dans ces temps de malheur, effacer seulement une ride du front de l’inquiétude, ou dérober au cœur alourdi une seule minute de chagrin ; si je puis de temps à autre (..) faire voir la nature humaine sous un jour bienveillant, et rendre mon lecteur plus satisfait de ses semblables et de lui-même, certainement, certainement je n’aurai pas tout à fait écrit en vain. »
Devant le succès de « Noëls d’Autrefois », Washington Irving a écrit la suite de ces portraits d’aristocrates anglais et de leurs coutumes ancestrales, toujours avec humour. Rendez-vous, donc, au printemps, à Bracebridge Hall, pour avoir des nouvelles du Squire, de Maître Simon, et de la belle Julia.
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