Illustration de André Hellé
On exposait une peinture,
Où l’artisan avait tracé
Un lion d’immense stature
Par un seul homme terrassé.
Les regardants en tiraient gloire.
Un lion, en passant rabattit leur caquet.
« Je vois bien, dit-il, qu’en effet
On vous donne ici la victoire :
Mais l’ouvrier vous a déçus :
Il avait liberté de feindre.
Avec plus de raison nous aurions le dessus,
Si mes confrères savaient peindre. »
L’origine de cette fable est : Ésope, L’homme et le lion voyageant de compagnie :
Un lion voyageait un jour, en compagnie d’un homme. Ils se vantaient à qui mieux mieux, lorsque sur le chemin ils rencontrèrent une stèle de pierre représentant un homme terrassant un lion.
L’homme, la désignant du doigt, dit à son compagnon : « Tu vois ! Nous sommes plus forts que vous ! » Ce à quoi le lion répondit en souriant : « Si mes semblables savaient sculpter, tu verrais de nombreuses statues de lions, avec des hommes sous leurs pattes ! »
Retenez : méfions-nous de ce qui nous est présenté comme une vérité, surtout quand elle sert nos intérêts !
Illustration de Walter Crane
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