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    Le bonhomme en pain d'épices

    • Photo du rédacteur: Lucienne
      Lucienne
    • il y a 23 heures
    • 5 min de lecture

    Un conte traditionnel anglais


    ... illustré ici par Frederick Richardson




    Il était une fois un vieux bonhomme et une vieille bonne femme qui vivaient seuls dans une vieille petite maison. Ils étaient tristes de n'avoir point d’enfants. Aussi, un jour, la vieille femme prit du sucre, du miel, de la farine de seigle et du beurre, et elle modela un petit homme en pain d’épices ; elle lui mit une veste en chocolat, avec des boutons faits de raisins secs, et des souliers de sucre candi ; ses yeux étaient deux grains de café, et sa bouche une cerise confite ; elle lui planta sur la tête un bonnet d’écorce d’orange.

    Quand le petit homme de pain d’épices fut terminé, elle le posa sur une plaque et l’enfonça dans le four du poêle à bois. Puis elle se frotta les mains, en se disant : « À présent, j’aurai un petit garçon à moi toute seule ! »

    Quand elle jugea que le petit homme était suffisamment cuit, elle ouvrit le four et l'en retira. Soudain, le petit homme de pain d’épices sauta par terre et se sauva à toutes jambes hors de la maison, puis dans la rue ! Le bonhomme et la bonne femme se mirent à courir après lui, mais il allait comme le vent, en criant :

    « Courez, courez plus vite ! Vous ne pourrez pas m’attraper, je suis le prince Pain d’épices ! »

    Et ils ne purent le rattraper.



    Au bout d'un moment, le petit garçon en pain d'épices rencontra un chien errant qui lui dit :

    « Arrête-toi, petit Pain d’épices. Tu as l’air très bon à manger !

    Celui-ci se mit à rire, en rétorquant :

    — Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;

    et de chez le vieux bonhomme ;

    et je peux me sauver loin de toi, bien sûr !

    Et comme le chien lui courait après, il se sauva à toutes jambes, en criant :

    — Cours, cours plus vite ! Tu ne pourras pas me rattraper : je suis le prince Pain d’épices ! »

    Et le chien ne put le rattraper.





    Le prince Pain d’épices courait toujours, quand il croisa un chat en promenade, qui lui dit :

    « Arrête-toi, petit Pain d’épices. Je voudrais te goûter.

    Mais Pain d’épices rit tout haut.

    — Oho ! Oho ! dit-il.

    Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;

    et de chez le vieux bonhomme ;

    et loin du chien ;

    et je peux courir loin de toi, oui, vraiment !

    Et, comme le chat courrait après lui, il se sauva à toutes jambes en criant :

    — Cours, cours plus vite ! Tu ne pourras jamais me rattraper : je suis le prince Pain d’épices ! »

    Et le chat ne put le rattraper.





    Pain d’épices courait toujours, quand il approcha d’un cochon glanant des glands sous un chêne, qui lui dit :

    « Arrête-toi, petit Pain d’épices. Je ferais bien de toi mon quatre-heures !

    Mais Pain d’épices rit tout haut.

    — Oho ! Oho ! dit-il.

    Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;

    et de chez le vieux bonhomme ;

    et loin du chien ;

    et du chat ;

    et je peux courir loin de toi, oui, vraiment !

    Et, comme le cochon courrait après lui, il se sauva à toutes jambes en criant :

    — Cours, cours plus vite ! Tu ne pourras pas me rattraper : je suis le prince Pain d’épices ! »

    Et le cochon ne put le rattraper.





    Bientôt il arriva près d’une rivière où péchait un petit garçon. Quand le petit garçon vit le petit homme en pain d’épices, il essaya de le prendre, et lui dit :

    « Ne cours pas si vite, petit Pain d’épices, reste avec moi. Tu as l’air si bon à manger !

    Mais le petit Pain d’épices riait toujours et courait comme le vent.

    — Oho ! Oho ! dit-il.

    Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;

    et de chez le vieux bonhomme ;

    et loin du chien ;

    et du chat ;

    et du cochon ;

    et je peux me sauver loin de toi, oui, vraiment !

    Et quand il fut un peu loin du petit garçon, il se retourna et lui cria :

    — Cours, cours plus vite ! Tu ne pourras pas me rattraper : je suis le prince Pain d’épices ! »

    Et le petit garçon ne put le rattraper.





    Le petit Pain d’épices était devenu si vaniteux, qu’il pensait que jamais personne ne pourrait le rattraper. Bientôt, il vit un renard qui trottait à travers champs. Le renard le vit aussi et commença à lui courir après. Mais Pain d’épices lui cria :

    « Tu ne pourras pas me rattraper !

    Le renard fit de grands bonds, mais petit Pain d’épices en fit d'encore plus grands, tout en chantant :

    — Je me suis sauvé de chez la vieille bonne femme ;

    et de chez le vieux bonhomme ;

    et loin du chien ;

    et du chat ;

    et du cochon ;

    et du petit garçon ;

    et je peux courir loin de toi, oui, vraiment !

    Cours, cours plus vite ! Tu ne pourras pas me rattraper : je suis le prince Pain d’épices !

    — Holà ! dit le rusé renard, tu n'as pas besoin de te mettre dans cet état! Je n’ai pas du tout envie de te manger. Si tu veux bien, allons de compagnie.

    Le petit Pain d’épices ralentit un peu sa course, et bientôt ils arrivèrent au bord d'une rivière.

    — Comment vais-je traverser ? demanda Pain d’épices.

    — C’est bien facile, répondit le renard. Saute sur ma queue, et je te porterai.

    Pain d’épices sauta sur la queue du renard et la tint bien fort, pendant que le renard commençait à nager. Quand il se fut un peu éloigné du bord, il dit :

    — Petit Pain d’épices, tu es trop lourd pour ma queue. Monte sur mon dos, ou tu seras mouillé. »

    Pain d’épices sauta sur son dos. Un peu plus loin, le renard dit :

    — Je crains que l’eau ne te mouille. Saute plutôt sur mon cou.

    Pain d’épices sauta sur son cou. Au milieu de la rivière, le renard dit encore :

    — Oh ! Petit Pain d’épices, l’eau me vient jusqu’aux épaules. Saute sur mon nez, ou tu seras mouillé.

    Et Pain d’épices sauta sur son nez. Dès que le renard eut touché l’autre bord, il lança Pain d’épices en l’air et ouvrit la gueule…

    « SNAP !

    — Misère ! cria Pain d’épices. Je suis à moitié mangé !

    Le renard recommença :

    — SNAP !

    — Bonté du ciel ! Je suis aux trois quarts mangé ! » cria Pain d’épices.

    Et après cela, il ne dit plus rien, parce qu’il était en totalité mangé !


    N’aurait-il pas mieux fait de rester dans la vieille petite maison, avec ceux qui l'aimaient ?

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