... dit le Boulanger nîmois, 1828
Illustration d'Henri Decaisne
Un ange au radieux visage
Penché sur le bord d’un berceau,
Semblait contempler son image,
Comme dans l’onde d’un ruisseau.
« Charmant enfant qui me ressemble,
Disait-il, oh ! Viens avec moi !
Viens, nous serons heureux ensemble ;
La terre est indigne de toi.
Là, jamais entière allégresse :
L’âme y souffre de ses plaisirs ;
Les cris de joie ont leur tristesse,
Et les voluptés, leurs soupirs.
La crainte est de toutes les fêtes ;
Jamais un jour calme et serein
Du choc ténébreux des tempêtes
N’a garanti le lendemain.
Eh quoi ! Les chagrins, les alarmes,
Viendraient troubler ce front si pur !
Et par l’amertume des larmes
Se terniraient ces yeux d’azur !
Non, non ; dans les champs de l’espace
Avec moi tu vas t’envoler ;
La Providence te fait grâce
Des jours que tu devais couler.
Que personne dans ta demeure
N’obscurcisse ses vêtements ;
Qu’on accueille ta dernière heure
Ainsi que tes premiers moments !
Que les fronts y soient sans nuage,
Que rien n’y révèle un tombeau ;
Quand on est pur comme à ton âge,
Le dernier jour est le plus beau. »
Et secouant ses blanches ailes,
L’ange à ces mots a pris l’essor
Vers les demeures éternelles…
Pauvre mère !... Ton fils est mort !
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