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Fable d’Ésope : Les deux fils de la guenon


Illustration de Charles Bennett


Le talentueux artiste britannique Charles Bennett (1828 -1867) a publié en 1857 un ouvrage intitulé The fables of Æsop and others, translated into human nature, autrement dit : Vingt saynètes de la comédie humaine inspirées par les fabulistes.


Retrouvez sur l’Arche toutes les fables de ce recueil !


(traductions sous licence CC-BY-NC-ND)


Version de Charles Bennett :


Une guenon devenue veuve, avait la charge d’élever ses deux petits, qui se trouvaient être jumeaux. Elle adorait l’un d’entre eux, qu’elle étouffait de sa tendresse, tout en l’autorisant à casser et à chaparder tout ce qui lui plaisait. Inversement, elle ne remarquait l’autre que pour le punir sévèrement, s’il contrariait son frère. Mais globalement, le délaissé poussait tout seul, laissé libre la plupart du temps de faire ce que bon lui plaisait.

Devenu grand, le chouchou finit en cage, ayant commis un vol sous le nez d’un grand chien de garde, dont la niche se trouvait dans une cour voisine. Tandis que son frère devint un singe paisible et amusant, apprécié par toute la communauté !

 

Parfois, les fleurs poussent plus belles sur les bords des chemins, qu’en serres chaudes aux soins d’un jardinier stupide.


Version originale par Ésope :


Les guenons, dit-on, mettent au monde deux petits. De ces deux enfants, elles chérissent et nourrissent l’un avec sollicitude ; quant à l’autre, elles le haïssent et le négligent. Or, il arrive, par une fatalité divine, que le petit que sa mère soigne avec complaisance et serre avec force dans ses bras, meure étouffé par elle, et que celui qu’elle néglige arrive à une croissance parfaite.

 

Quelle que soit notre prévoyance, elle ne pourra contrer le destin.



Illustration d'Edward Julius Detmold

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