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Fable d’Ésope : La renarde et la perruche


Illustration de Don Daily

Illustration de Charles Bennett



Le talentueux artiste britannique Charles Bennett (1828 -1867) a publié en 1857 un ouvrage intitulé The fables of Æsop and others, translated into human nature, autrement dit : Vingt saynètes de la comédie humaine inspirées par les fabulistes.


Retrouvez sur l’Arche toutes les fables de ce recueil !


(traductions sous licence CC-BY-NC-ND)


Version de Charles Bennett :


Une renarde solitaire tentait vainement de gagner l’amitié d’une jeune perruche, dont la fantaisie et la bonne humeur lui paraissaient aussi plaisantes qu’une grappe de raisins sucrée et juteuse. Elle la poursuivait de ses assiduités, s’épuisant en ronds de jambes et en invitations gracieuses. En fin de compte, comme les invitations n’étaient jamais rendues, et devant le peu d’empressement de l’oiselle, elle se consola avec bon sens :

« Je la laisse à d’autres ! Quant à moi, je n’en veux plus, car je suis bien persuadée que ce n’est une pimbêche ! »

 

Celles dont le carnet de bal reste vide affectent parfois de trouver la danse futile… Cela prête à sourire. Et pourtant, faut-il condamner ceux qui prétendent dédaigner les choses qu’ils ne peuvent obtenir ? Après tout, ce sont peut-être eux les plus sages…

 

 

Version originale par Ésope :

Un renard affamé aperçut un jour d’alléchants raisins, suspendus à une bonne hauteur du sol. Il tenta à plusieurs reprises de les atteindre, mais en vain.

Fatigué par ses échecs, il éloigna en grommelant :

« Méchantes grappes ! Vous n’êtes pas même mûres, et agaceraient les dents d’un gentleman ! »

Pareillement certains hommes, ne pouvant mener à bien leurs affaires du fait de leur incapacité, en accusent les circonstances.



Version de Jean de La Fontaine : Le renard et les raisins

Certain renard gascon, d’autres disent normand,

Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille

Des raisins mûrs apparemment,

Et couverts d’une peau vermeille.

Le galand en eût fait volontiers un repas ;

Mais comme il n'y pouvait atteindre :

« Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats ! »

Fit-il pas mieux que de se plaindre ?



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