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Photo du rédacteurLucienne

Une visite au Père Noël

... de Mabel Henriette Spielmann

… extrait du recueil The Rainbow Book

… illustré par Arthur Rackham

… traduit et adapté par Lucienne-Livres en Liberté-Texte sous licence Creative Commons CC-BY-NC-ND


Anne Yvonne Gilbert

Illustration de couverture par Anne Yvonne Gilbert


C’était l’après-midi d’une froide journée de décembre. Éva, toute seule dans la salle d’étude, s’assit devant la cheminée, et contempla pensivement le feu. Elle n’était cependant pas tout à fait seule, car son petit Yorkshire terrier avait sauté sur ses genoux et, après s’être tourné et retourné sur lui-même, en piétinant sur place comme pour y créer un creux confortable, s’était confortablement installé.

« Chester, dit-elle en lissant les poils de ses yeux, je suis très malheureuse. Demain, c’est la veille de Noël, et tout le monde est heureux sauf moi. Il m’arrive tout le temps des ennuis. J’ai tâché ma robe en velours te lavant les pattes, alors que tu ne voulais pas qu’on te les lave, n’est-ce pas ?

Monsieur Chester, pour lui donner son nom complet, semblait désireux d’oublier l’incident, et lui lécha la main, alors qu’une réponse semblait attendue.

— Peut-être que si j’avais des frères et sœurs, ils feraient parfois des bêtises, et comme ça, ce ne serait pas toujours moi.

Chester soupira lourdement.

Éva reprit :

— Ne ronfle pas ! Et tiens-toi bien ! »

C’était curieux, mais Éva avait des remords. C’était sans doute dû à tous ces discours de paix, de trêve et de bonne volonté, qu’il était difficile d’éviter.

— J’ai déjà essayé des choses, murmura-t-elle. Ah, je sais ce que je vais faire ! s’exclama-t-elle, je vais offrir des livres aux enfants qui sont à l’hôpital ! »

Le petit chien, brusquement reposé au sol, protesta un peu.

Éva compta l’argent dans sa tirelire.

« J’ai cinq sous seulement. Je suis sûre que ce n’est pas du tout suffisant, se dit-elle. Il m’en faudrait au moins cent fois plus ! »

Les larmes lui montèrent aux yeux, mais elles se transformèrent en sourire, car une idée lui vint : celle de demander conseil à quelqu’un qui réussissait toujours à faire de bonnes actions, le Père Noël ! Mais comment le trouver et avoir une conversation tranquille avec lui ? Voilà où était la difficulté. Elle ne doutait pas qu’il viendrait la veille de Noël, car il ne l’oubliait jamais. Mais elle n’avait réussi à se réveiller et à le voir qu’une seule fois, il y a longtemps de cela. Et encore ne l’avait-elle qu’entrevu, car il s’était précipité hors de sa chambre, comme s’il avait été terriblement pressé.

La petite maîtresse de Chester dormit mal cette nuit-là. Elle se creusait la tête pour savoir comment elle pourrait arriver à rester éveillée pour voir le Père Noël quand il viendrait, et ensuite, comment elle pourrait l’amadouer pour qu’il accepte de rester bavarder avec elle. Elle se doutait bien qu’il devait être occupé pendant qu’il faisait sa tournée.

L’après-midi suivant, au milieu d’un joyeux désordre pour trouver les petites bougies et les boules de verre coloré qui restaient de l’arbre de Noël de l’année précédente, Éva ramassa un morceau de papier imprimé, qui s’était détaché d’une vieille boite à biscuits. Elle l’emporta à l’étage, à sa place préférée, devant la cheminée, et le lut à haute voix à Chester :


« Le Père Noël écrit depuis son manoir, près des douves,

À tous les hommes qui peuplent la terre

Aux marins qui naviguent sur les mers,

Que la joie soit avec vous ! Réjouissez-vous, c’est Noël ! »

Éva rougit d’excitation.

« C’est un message de lui ! s’écria-t-elle. C’est une sorte d’invitation ! » Et elle serra Chester si fort contre sa poitrine, que la petite créature couina, s’enfuit et alla se cacher sous la table.

Elle s’interrogea sur les lignes qu’elle venait de lire. Enfin, elle en saisit le sens. « Bien sûr ! Comme c’est simple ! conclut-elle. Il vit dans une maison entourée de douves, et je dois aller le voir, sans attendre qu’il vienne à moi. Il descend toujours par la cheminée. C’est donc par là que je dois monter ! »

Éva n’hésita pas un instant. Elle descendit en courant dans le grand hall à l’ancienne, surchauffé, comme à l’accoutumée par les tuyaux du chauffage central. Car l’antique cheminée était bien trop vieille pour qu’on puisse l’utiliser. C’était là, elle en était sûre, le point de départ de son aventure.

Heureusement, la pièce était vide. En regardant par le conduit de la cheminée, elle vit que le vent soufflait. Alors elle rassembla ses longs cheveux blonds en une tresse lâche, pour les empêcher de voler autour de son visage. Puis elle entreprit de monter.

Éva n’avait jamais escaladé de cheminée auparavant, et quand elle commença à grimper, elle fut très surprise de voir à quel point celle-ci était belle et propre, avec des marches et des tuiles blanches. En montant plus haut, encore et encore, elle pouvait voir le ciel bleu et les nuages blancs qui passaient au-dessus d’elle. Au bout d’un moment, elle s’arrêta pour se reposer, dans un petit renfoncement du conduit. Lorsqu’elle reprit son ascension, le ciel bleu s’estompa, la nuit tomba peu à peu. C’était le crépuscule. Dans cette très, très haute cheminée, la luminosité devint très faible.


Une visite au Père Noël par Arthur Rackham

Très vite, cependant, elle sentit avec un petit frisson de plaisir l’air vif tout autour de sa tête et de ses épaules, et elle sut qu’elle était arrivée au sommet. Heureusement, il y avait là une échelle, déjà en place à l’intention du Père Noël, et elle la descendit, en regardant toujours en bas pour ne pas faire de faux pas. C’était une très, très longue échelle. Éva commençait à se dire qu’elle devrait descendre éternellement, quand enfin elle se retrouva sur le sol, au milieu d’un champ dont le givre raidissait les brins d’herbe, et à travers lequel elle courut droit devant elle, aussi vite qu’elle le pouvait.

Au bout d’un moment, elle s’arrêta au bord d’un chemin pour réfléchir à ce qu’elle devait faire. Deux merles se posèrent alors devant elle, en sautillant. Ils s’envolèrent ensuite, et Éva courut après eux, jusqu’à ce qu’elle arrive, impatiente et essoufflée, à un pont de bois. Au dessus d’elle, il y avait la sombre voûte céleste de la nuit, parée de tous ses diamants, et devant elle, se trouvait une splendide vieille maison de campagne, brillamment éclairée. Les deux merles allèrent se poser sur le rebord d’une fenêtre, et ne lui accordèrent plus la moindre attention.

Alors Éva s’avança, et monta le perron. Se tenant sur la pointe des pieds, elle souleva le heurtoir et le laissa tomber. Il résonna comme un carillon de cloches. La porte s’ouvrit ; un très vieil homme lui fit face. Il était grand, mince et courbé, vêtu de draperies, avec les jambes nues, et il avait une drôle de petite boucle au milieu de son front chauve.

« Le Père Noël est-il chez lui, s’il vous plaît ? demanda Éva.

— Oui, petite demoiselle, lui répondit-on. Voulez-vous le voir ? Entrez ! »

Le vieil homme la conduisit dans une pièce lambrissée de chêne. Il y avait là comme une délicieuse impression de confort et de plaisir. L’attention de la fillette fut attirée par la vue de ce qu’elle pensait être son propre reflet dans le grand miroir contre le mur : la vision d’une une petite fille, qui entrait au même moment qu’elle, et qui lui ressemblait beaucoup. Mais, Éva, toute à la découverte, l’oublia bientôt.

Au fond de la pièce, il y avait un grand feu de bois, et près de lui un énorme fauteuil, dans lequel était assis un vieux monsieur corpulent, bien portant, à la figure rougeaude, chaudement enveloppé dans une robe de chambre cramoisie. Il était penché en arrière, réfléchissant ou somnolant. Éva s’avança à pas feutrés. Elle était pleine d’impatience et d’excitation, car elle avait reconnu le beau vieux visage à la barbe blanche, celui des nombreux portraits colorés qu’elle avait vus. C’était le Père Noël en personne ! Éva n’a jamais su ce qui la poussa à faire cela, mais lorsqu’elle arriva près de lui, elle se jeta dans ses bras et l’embrassa.


Une visite au Père Noël par Arthur Rackham

Le Père Noël sursauta, et la fit asseoir sur ses genoux. Il la reconnut immédiatement.

« Éva, ma petite chérie ! Comme tu as grandi depuis l’année dernière ! Il la regardait avec des yeux radieux.

— Et que me vaut cet honneur ? continua-t-il.

— Bonsoir, Père Noël, dit Éva avec beaucoup d’audace. Je crains de vous avoir dérangé.

— Oh, tu ne m’as pas beaucoup dérangé, répondit-il, je ne faisais que me reposer un peu, après mes travaux, et avant d’aller faire ma tournée ce soir.

— Quels travaux ?

— Les jouets ! Les jouets et les bonbons. J’ai fabriqué des jouets et beaucoup d’autres choses, d’un bout à l’autre de l’année, et je viens seulement de les terminer à temps. J’adore aussi faire des biscuits.

— J’ai trouvé votre invitation, Père Noël.

— Ah ! Tu l’as trouvée ? Il se caressa la barbe pensivement pendant un instant, et resta silencieux. Éva regardait autour d’elle avec étonnement.

— Ce sont tous des cadeaux ! » fit-il remarquer au bout d’un moment.

Le Père Noël engloba d’un geste du bras les jouets qui se trouvaient partout : suspendus au plafond, posés sur les tables et les canapés, en guise d’ornements sur la cheminée, remplissant les étagères des bibliothèques, se cachant derrière les vitrines. Partout où se posait le regard, il y avait des jouets.

Il se leva et, la prenant par la main, lui fit faire le tour de la maison pour profiter de ce joli spectacle.

« Veux-tu faire le tour de mon domaine ?

— Oh oui, oui ! s’écria-t-elle.

Elle appréciait beaucoup l’honneur qui lui était fait.

— Ils vont bientôt venir ici pour tout empaqueter, ajouta le Père Noël. Je vais bientôt laisser tous ces cadeaux se rendre à leurs destinations respectives. »

Il y avait une agitation formidable. Toute une armée d’emballeurs, de transporteurs, de facteurs et de porteurs se dépêchaient de faire descendre les jouets du grenier, et de toutes les pièces habitées, de les emballer, de les étiqueter pour les envoyer dans des endroits parfois très éloignés. Ils les chargeaient sur d’énormes chariots, qui entraient et sortaient de la cour en grondant, avec des claquements de fouet et des cris de départ de « Bon voyage ! »

Le très vieil homme supervisait les préparatifs, et allait et venait. Il était tellement alerte qu’Éva en était étonnée : elle pensait qu’il devait avoir au moins deux cents ans ! Mais le Père Noël lui dit gentiment :

« Ma petite, je te présente mon père. On l’appelle le Temps. Tu as du le reconnaître, même si tu ne l’as pas encore beaucoup côtoyé.

— Non, je ne l’avais pas reconnu, et je ne savais pas que c’était votre père, monsieur, murmura-t-elle.

— Mais si. Ne sais-tu pas que c’est le Temps qui passe, qui nous ramène toujours la période bénie de Noël ?

— Mais oui, c’est vrai ! s’exclama-t-elle en riant.

— Et maintenant, chère Éva, dit-il, tu dois m’excuser un court instant, car je dois monter me préparer.

— S’il vous plaît, est-ce-que je dois partir ? demanda-t-elle poliment.

— Non, non. Pas encore. »

Il s’éclipsa, en montant le grand escalier, vers sa chambre. Là, il prit dans le tiroir d’une commode son manteau et son capuchon de fourrure écarlate, avec une large garniture de duvet de cygne, qui avaient été rangés dans la lavande. Il choisit également ses bottes les plus épaisses et, en fredonnant une chanson, entreprit de se préparer au long voyage dans le froid, qui l’attendait cette nuit-là.

Pendant ce temps, au moment où il laissait sa petite visiteuse en bas, l’autre petite fille s’approcha d’elle.

« Comment t’appelles-tu ? demanda Éva poliment.

— Éva, répondit celle-ci d’un ton sec.

— Oh ! C’est aussi mon nom !

— Bien sûr ! Je te connais bien, je te connais même de long en large ! Et surtout, j’aimerais ne jamais t’avoir connue !

— C’est quoi toutes ces histoires ? dit Éva avec colère.

— Ah ! Les histoires ! C’est plus facile de raconter des histoires que de dire la vérité, pas vrai ? Ça évite bien des soucis. Tu le sais aussi bien que moi. Et puis, c’est amusant ! »

Éva aurait voulu nier, mais elle se sentait troublée. « Épargner des ennuis ? » se disait-elle. « C’est amusant ! » Elle rougit en se rappelant qu’elle avait déjà pensé cela aussi ; elle en avait honte à présent. La proximité de cette horrible fille la mettait mal à l’aise. Celle-ci dit sournoisement :

« Regarde, là-bas, dans cette armoire, le vieux a oublié une poupée. Je la veux. Je vais la prendre et la cacher sous mon tablier.

— Il ne faut pas ! s’écria Éva. Ce serait du vol.

— Je m’en fiche. Le Père Noël ne le saura pas.

— Si, il le saura. Je vais le lui dire !

— Alors, je dirai qu’on me l’a donnée.

— Tu es une fille épouvantable !

— Ne sois pas stupide. Quelle importance de raconter des histoires ou de voler, tant qu’on ne te découvre pas ?

— Mais si, c’est tout aussi grave si l’on n’est pas découvert ! dit Éva, horrifiée et dégoûtée, en la voyant s’approcher du trésor convoité.

— Je la veux, et je vais l’avoir.

— Va-t'en ! cria Éva en courant après elle.

Elle la saisit par les deux poignets.

— Tu es folle, laisse-moi tranquille ! »

Et, avec un rire moqueur, la jeune fille se dégagea, ouvrit l’armoire et tendit la main. Sans un mot, Éva se jeta sur elle, claqua la porte vitrée et, dans la lutte, elles tombèrent ensemble sur le sol. Il y eut un fracas de verre brisé. Puis, plus rien.

Lorsque la fillette se releva, en secouant soigneusement les morceaux de verre de sa robe, l’autre petite fille avait disparu. L’instant d’après, son hôte se tenait dans l’embrasure de la porte, avec un curieux sourire.

« Je pars, maintenant, dit-il. Viens-tu avec moi ?

— Oh, s’il vous plaît, Père Noël ! s’exclama Éva, en regardant le verre brisé répandu sur le sol. Attendez ! Je voudrais vous parler de quelque chose

— Je ne peux pas faire attendre mon père, répondit-il doucement. Regarde, le Temps est presque déjà passé. »

Elle le suivit jusqu’à la porte d’entrée. Là, dans la nuit givrée, un beau traîneau attendait, chargé de paniers et de sacs débordant de jouets et de friandises. Le Père Noël prit place, et fit signe à Éva. À sa grande joie, il la souleva sur ses genoux, et l’enveloppa de son grand manteau. Puis, il secoua les rênes et les deux rennes, impatients de partir, s’éloignèrent rapidement au milieu du tintement des cloches, emportant les voyageurs sur le pont, à travers le parc, le long des houx et des sapins poudrés de givre scintillant, dans la campagne, dans la nuit claire et fraîche.


Une visite au Père Noël par Arthur Rackham

Éva, blottie contre le Père Noël, bien au chaud dans de douces fourrures, demanda :

« Pourquoi prenez-vous certains jouets vous-même, demanda-t-elle, et envoyez-vous les autres dans les grands chariots ?

— Ceux des chariots sont destinés à mes magasins d’exportation et de vente en gros, et ainsi de suite. Ceux que je prends moi-même sont pour mes favoris. Tu en fais partie, ma petite." »

Le cœur d’Éva débordait de tendresse et de fierté. Des larmes coulaient le long de ses joues lorsqu’elle dit, en regardant le visage aimable du Père Noël :

« Puis-je chuchoter quelque chose ? »

Il pencha la tête, et elle murmura quelque chose à son oreille. Le Père Noël ne répondit rien, mais il avait l’air très heureux.

« Cher Père Noël, vous êtes toujours en train de faire des choses gentilles. Pourriez-vous me dire comment je pourrais m’y prendre pour… offrir des livres aux enfants qui sont l’hôpital, par exemple, ou autre chose ? C’est ce que j’étais vraiment venue vous demander, mais je l’avais oublié. Je m’attire souvent des ennuis, et je fais souvent des bêtises.

Elle soupira.

— Ce que tu me demandes là est un grand secret, répondit-il. Certaines personnes le découvrent rapidement par elles-mêmes. D’autres ne le découvrent jamais. Mais je vais te répondre, ma chérie, parce que tu es venue jusqu’à moi pour avoir la réponse. Voilà : tu n’as pas besoin de toujours offrir des cadeaux. Tu n’as pas besoin de te forcer à faire des choses. Il te suffit d’être généreuse par le cœur, et d’accorder du temps à chacun. C’est le véritable chemin du bonheur. »

D’une certaine façon, cela ne ressemblait pas du tout à un sermon ; c’était plutôt comme une réponse délicieusement facile à une question difficile. Éva se blottit contre son vieil ami. Les deux rennes filaient dans la nuit.

La lune éclairait le traîneau et ses étranges occupants. Éva était sur le point de demander qui était l’autre petite fille, lorsqu’elle sentit que les bras du Père Noël la déposaient sur un sol ferme. Elle était devant sa maison.


Monsieur Chester aboya de joie, parce que c’était la veille de Noël, et qu’il allait dîner avec sa petite maîtresse. L’événement s’avéra très joyeux et succulent.

Peu de temps après, alors que le petit chien était profondément endormi dans son panier, Éva attendit avec anxiété, assise dans son lit, la visite de son récent hôte. Le Père Noël l’avait si bien reçue ; elle voulait le lui dire, le remercier. Elle s’endormait doucement, quand elle entendit un léger bruit. Elle se leva aussitôt, et, s’agrippant à une silhouette qui s’éloignait rapidement, elle s’aperçut en riant qu’elle avait réussi à attraper le Père Noël, qui, cédant à ses supplications, s’assit à ses côtés.

« Je t’ai réveillée, dit-il avec regret.

— Oh non, je vous attendais !

Et elle lui raconta l’heureux moment qu’elle avait passé avec lui, et le remercia gentiment.

— Quelle méchante petite fille était cette autre Éva ! conclut-elle. Qui était-elle ?

— Ah ! dit très vite le Père Noël. Elle est la petite fille que tu aurais pu devenir, mais que tu ne deviendras pas, cela, je le sais désormais. Je te souhaite un joyeux Noël et une bonne année, ma chérie. »

Et, sans s’expliquer davantage, il l’embrassa, et se retira rapidement ; car cette année encore, une longue nuit de travail l’attendait !

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