Illustration de Timothy Easton, 1992
La fenêtre est ouverte et le jardin s’endort,
Longuement, avec des bruits d’eau et des murmures
D’invisibles oiseaux blottis dans les ramures
Que le soir a tiédies de sa caresse d’or.
La fenêtre est ouverte. Et monte le silence
Du cœur des fleurs, du cœur de l’ombre jusqu’à nous
Qui, pensifs, l’écoutons venir à pas très doux
Du fond de notre obscure et grave conscience.
La fenêtre est ouverte... et le jardin n’est plus
Qu’une chose confuse et doucement lointaine,
Où l’on entend parfois, aux rumeurs des fontaines,
Bouger les ailes des oiseaux qui se sont tus.
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