
Illustration de Lisa Graa Jensen
Saison fidèle aux cœurs qu’importune la joie,
Te voilà, chère automne, encore de retour.
La feuille quitte l’arbre, éclatante, et tournoie
Dans les forêts à jour.
Les aboiements des chiens de chasse, au loin, déchirent
L’air inerte où l’on sent l’odeur des champs mouillés.
Gonflés d’humidité, les prés mornes soupirent,
En cédant sous les pieds.
Les oiseaux voyageurs, par bandes, dans les nues,
Émigrent vers le Sud et les soleils plus chauds.
Les laboureurs, penchés sur les lentes charrues,
Couronnent les coteaux.
Le soir, à l’horizon, parfois le ciel est rose ;
Des troupes de corbeaux traversent le couchant.
Dans le creux des sillons de la plaine repose,
Pensive, une eau d’argent.
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