Extrait du recueil Les douze mois, 1895

Illustration de Nils Kreuger, 1894
Dans les forêts qui s’étiolent
Mille folles et babillardes folioles,
Langues jaunes, jonchent le gazon vert :
L’été s’est tu, les brouillards l’ont couvert.
Par la dernière porte
Qui bâillait claire entre deux nues,
Ses feux éteints et sans escorte,
L’été s’en est allé.
L’été s’en est allé vers l’aventure ;
Et l’automne s’en est venue,
Lourde de pourriture,
Avec des oiseaux morts pendus à sa ceinture.
Automne ! Automne !
Une âcre odeur sort du fourré
Où le gibier s’assemble et s’est terré ;
Automne mûre ! Automne lasse !
Une odeur fauve, une odeur grasse
Circule au bois dès que tu passes.
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